Déclaration de l'évêque de Carcassonne et Narbonne du 27 mars 2020
Publié le 27/03/2020L’évêque de Carcassonne & Narbonne
Carcassonne, le 27 mars 2020
A partir de dimanche, 29 mars, avec l’évangile de la résurrection de Lazare (Jn 11,1-45), nous entrons dans les semaines de la Passion. Le Christ relève Lazare du tombeau et ses ennemis aussitôt décident de le faire mourir (Jn 11, 47-53).
La liturgie de la semaine qui suit multiplie les figures du Christ persécuté : Suzanne (lundi), les trois Hébreux (mercredi), Jérémie (vendredi), avec au cœur le signe du Serpent d’airain, signe de mort et de salut. Simultanément les évangiles nous montrent la révélation du mystère du Christ : libérateur et miséricorde (lundi), sauveur jusque dans sa mort (mardi), vérité qui libère (mercredi), Dieu né de Dieu (jeudi), le tout sur fond de contestation (vendredi), pour se conclure par le complot déjà évoqué (samedi).
Nous parcourrons ces textes sur fond de confinement, certains d’entre nous dans l’inquiétude de la maladie, peut-être affectés par le deuil. Ce sont des textes forts qui n’éludent pas la peur, la souffrance, l’angoisse, la colère. Mais en même temps ils nous dévoilent en creux un message de consolation. Par son Incarnation le Fils de Dieu est venu partager la totalité de notre condition humaine, dans ses dimensions douloureuses et angoissées, il a pleuré son ami mort, il a vécu jusqu’à la mort, dans l’asphyxie, sur la croix. Il est donc présent dans chacune de nos situations douloureuses. Il est vraiment là et nous tient la main. Et en même temps il nous redit qu’il est vraiment Dieu, qu’il nous appelle au salut, qu’il a vaincu la mort et qu’il nous a ouvert un avenir en Dieu-même. De ce qui porte la mort (le serpent, la croix) il fait un moyen de salut et la porte de la vie.
Votre évêque veut, avec vous, se mettre à l’école des Ecritures partagées pendant ces jours qui viennent. Chaque jour vous êtes présents dans sa prière et chaque jour l’Eucharistie est célébrée pour chacun des habitants de ce diocèse, les vivants et les morts. J’invite chacun, chaque jour, à prendre tous les autres dans sa prière, à mettre en œuvre des réseaux de relations qui tissent notre unité par-delà le nécessaire confinement. Ensemble restons fermes et confiants dans Celui qui nous dit : Si tu crois, tu verras la gloire de Dieu.
+ Alain PLANET