Focus sur le déconfinement en Paroisse Saint-Michel-en-Lauragais
Publié le 27/07/2020Père Thibault Remaury
Le confinement a été un petit peu particulier du côté de Castelnaudary. En effet, la veille du confinement le Père Antoine a eu un Accident Vasculaire Cérébral, un prêtre missionnaire ayant plus de 80 ans. Je l’ai amené à l’hôpital et par la suite je suis allé rendre visite à mes parents touchés par la pandémie du COVID. Je suis resté 5 semaines chez eux.
En paroisse, le Père Thierry et le Père Christian ont fait face aux différentes sépultures organisées en cette période.
Á mon retour, la vie paroissiale tournée autour des obsèques et à travers une lettre hebdomadaire envoyée par René Claude aux paroissiens. De plus, un prêtre de la paroisse de Pennautier réalisait un diaporama accompagné d’une méditation de chaque prêtre. Nos fidèles prenaient des nouvelles les uns des autres pour se réconforter et tenir ensemble cette période compliquée.
Intérieurement, j’ai vécu l’après-confinement difficilement. Certes, les paroissiens sont revenus, principalement les plus jeunes, mais nous n’avons pas encore complétement retrouvé nos fidèles les plus âgés.
On a l’impression que l’Eucharistie ne remplit pas complètement une communion de personnes à cause du port des masques et la distanciation sociale. C’est vrai que c’est un peu délicat, même si on sent une communion entre les personnes, mais d’une autre manière, malgré que nous avons été loin les uns des autres pendant de longs mois.
Malgré tout, les gens étaient heureux de retrouver l’Eucharistie. De nombreuses personnes ont souffert intérieurement, au niveau psychologique et émotionnel. Ils avaient besoin de retrouver la force que l’on a d’aller puiser chez les autres. Du coup, il y a une vraie joie et nous rentrons dans une deuxième phase où les gens ont une telle joie de se retrouver, qu’ils en ont oublié que ça engendre quelques risques. Typiquement à l’occasion de mes dernières sépultures, en église c’était le lieu où encore il été préservé un petit peu de raisons contrairement au cimetière où les gens étaient les uns sur les autres sans masques.
Il y a quand même cette vigilance que l’on doit garder même si notre message, et dans la volonté de l’église, nous avons envie d’aller vers les autres. C’est crucifiant !
Père Thierry Ebersohl
On s’est débrouillé comme toutes les autres paroisses. On a mis à disposition de nos fidèles beaucoup de propositions. Une chose entre autre toute simple, ce que faisait le père Guy Sabatier, une petite méditation de la parole avec quelques petites illustrations, ça a plu à tout le monde. C’était simple, agréable à regarder, il y avait la partie réflexion et la partie action, les gens s’y sont retrouvés.
Nous assurons bien évidemment les méditations dominicales, le secrétariat donnait beaucoup d’informations concernant les émissions sur RCF et nombreux d’entre eux se sont abonnés à KTO par la même occasion. En fait, les gens n’ont pas été réellement en manque d’Eucharistie ou de célébration dominicale. Mais pour la majorité, ils assistaient de manière active à la célébration dominicale par la télévision. Dans l’ensemble, j’ai l’impression que ça s’est plutôt bien passé. Alors on aurait pu peut-être faire plus, on a fait ce qui nous semblait nécessaire mais je sais que dans notre paroisse, notre secrétaire proposait tous les jours des petites réflexions sur la situation ; ce qui est assez remarquable. J’ai l’impression que nos paroissiens en ont été satisfaits, il ne m’a pas semblé qu’ils se sont effondrés ou se sont sentis abandonnés, désorientés. Tous les dimanches ils avaient les citations de l’évangile du jour.
On a pu assister à une vie communautaire qui s’est amplifiée, en temps normal on se contente des petites rencontres du quotidien où on se croise dans la rue et là ils ont pris peut-être un peu plus de temps dans leurs conversations, c’était plus profond. Je pense que les chrétiens actifs se sont rapprochés
Les premières célébrations se sont déroulées avec moins de participants. Les personnes âgées craignent encore de venir à l’Eglise et qui peut être s’accommodent d’un certain confort en restant chez elles. Une mobilisation plutôt lente, il n’y a pas eu d’affluence importante lors des premières célébrations d’après-confinement. Des petites assemblées moins importantes qu’avant, des gens heureux de se retrouver, l’importance qu’avait la communauté, le fait de se rassembler, de prier ensemble et le désir de l’Eucharistie. Comme leurs prières ne se sont pas atténuées pendant le confinement, ils n’ont pas senti un vide, une absence.
Communier entre nous, en paroisse, était un grand manque pour nos fidèles. Alors si ça c’est une découverte, ça ne peut être que bien et renforcer les liens de solidarité, le désir de se retrouver pour favoriser les efforts que nous aurions à faire à l’avenir pour permettre aux prêtres de se disperser dans les campagnes de notre paroisse.
René Claude MAZZELLA
En restant confiné chez moi, j’ai pu prendre la main sur le site de la paroisse et essayer d’envoyer un maximum de choses aux paroissiens. C’est avec bonheur que j’ai pu constater l’enthousiasme pour de nombreux fidèles, je n’ai pas eu de retour comme quoi ils souhaitaient se désabonner des listes de diffusion. Les (lives) méditations en église par les prêtres de paroisse ont été très apprécié.
On a essayé de faire un petit lien avec des personnes n’ayant pas internet, en leur téléphonant pour prendre des nouvelles régulièrement.
Suite au confinement, je m’attendais à voir plus de monde en église, bien sûr les personnes âgées représentent une part importante de nos fidèles. Elles ont eu peur de sortir, de se regrouper. Des jeunes il y en a moins même si là avec les vacances scolaires nous en verrons beaucoup plus. Je reste intransigeant sur le port du masque, parce que notre évêque s’est porté garant auprès de la préfète pour notre engagement aux gestes barrières : masques, gel, distances.
Retrouvez leurs témoignages sur RCF Pays d'Aude dans la Matinée du 18 Juillet 2020: