Portrait de Mgr de Laporte

Publié le 20/09/2024

Le très illustre et révérend Arnauld Ferdinand de La Porte, 74e évêque de Carcassonne, après dix années d'exil, accepta malgré lui la charge épiscopale. Il se distingua par sa piété, sa doctrine et sa bienveillance, tout en faisant preuve d'un caractère fort et d'une infatigable ardeur au travail. Pilote attentif dans des temps troublés, il restaura les autels et fut le premier, en France, à fonder un séminaire. Père des pauvres et soutien des démunis, il fit preuve d'une grande générosité.

Par amour pour son peuple, il refusa à plusieurs reprises des sièges plus importants qui lui étaient offerts. Épuisé par ses responsabilités pastorales et la maladie, il s'éteignit dans le Seigneur le 19 septembre 1824, à l'âge de 67 ans, après 23 ans d'épiscopat. En hommage, les chanoines reconnaissants lui érigèrent ce monument.

Pacificateur, réconciliateur, bâtisseur infatigable, originaire de Versailles, il incarna la figure idéale d'un pasteur et défenseur des pauvres. Se destinant au sacerdoce, il entra au Séminaire Saint-Sulpice où il fit de brillantes études de théologie, couronnées par un doctorat en 1785 à la maison de Navarre.

Ordonné prêtre en 1776, il fut rapidement choisi par l’archevêque de Bordeaux pour être son grand vicaire en 1781. L'année suivante, il fut élu député à l'Assemblée générale du clergé, puis représentant de la province d'Aquitaine aux États généraux. À la suite de l'exil de Monseigneur Champion de Cicé, il prit la direction du diocèse de Bordeaux, avant d’être contraint à l’exil en Angleterre en 1792, lors de la tourmente révolutionnaire.

Très érudit en langues anciennes, il profita de son exil pour approfondir les lettres et les arts. Rentré en France après le 18 Brumaire, il fut arrêté à Bordeaux et brièvement incarcéré. Peu après sa libération, le Premier Consul le nomma évêque de Carcassonne le 6 juillet 1802.

Sacré évêque le 5 septembre à l'église Saint-Étienne-du-Mont à Paris, il prêta serment devant Bonaparte à Saint-Cloud le 26 septembre et prit possession de sa cathédrale le 7 novembre. En tant que premier évêque du nouveau diocèse issu du Concordat de 1801, il eut pour mission de restaurer le culte dans ce vaste territoire, qui englobait jusqu'en 1817 les départements de l'Aude et des Pyrénées-Orientales. Il fit de l'église Saint-Michel la nouvelle cathédrale et rétablit le séminaire diocésain. Il assura également l'administration du diocèse de Perpignan jusqu'en 1822.

Sa correspondance avec Bonaparte, Portalis et Bigot de Préameneu témoigne de son zèle et de son action pastorale. Membre de la Légion d'honneur, il fut créé baron de l'Empire en 1809. En 1814, il se rallia au gouvernement royal. Bien qu'il fût pressenti pour l'archevêché d'Auch à la suite du Concordat de 1817, il déclina cette offre. Il s'éteignit à Carcassonne le 19 septembre 1824.

Son corps repose dans le sanctuaire de la cathédrale Saint-Michel, et son cœur, d'abord déposé dans la chapelle de l'ancien grand séminaire, fut transféré à Notre-Dame de l'Abbaye après la séparation de l'Église et de l'État.