Méditation de l'Évangile du 3ème dimanche de Carême

« Un jour, des gens rapportèrent à Jésus l’affaire des Galiléens que Pilate avait fait massacrer », un évènement, une affaire qui touche quelque chose de concret. Comme de nos jours, un fait de violence, d’haine. Et voici que cela sert à Jésus pour entamer un dialogue, pour interroger les gens : « Pensez-vous ? » cela permet également de présenter une exigence « Mais si vous ne vous convertissez pas, vous périrez tous de même ».

En ces jours que sont les nôtres les mots « guerre » et « invasion » résonnent très fort dans nos oreilles.

Jésus écoute ce que les gens racontent, il réfléchit et donne son point de vue. Mais si pour quelqu’un il n’est pas encore clair ou s’il n’arrive pas à comprendre, Jésus ajoute une parabole.

Le figuier qui ne donne pas de fruit ! Quelqu’un avait un figuier planté dans sa vigne … cela fait trois ans que le patron vient en vain pour cueillir les figues, hélas rien ne pousse. Sa patience a des limites, cela suffit ! « Coupe-le. À quoi bon le laisser épuiser le sol ? », à cette fatigue du patron survient la sagesse du vigneron. Il connait l’harmonie de la nature et puisque nous habitons tous la même maison, il fait apparaître une qualité propre des personnes qui sont au contact de la terre quotidiennement, la patience (d’un agriculteur et vigneron) : « Maître, laisse-le encore cette année ». Il faut lui donner une chance.

Mais la patience n’est pas la seule qualité de cet homme, il y aussi un engagement pour que le changement arrive : « le temps que je bêche autour pour y mettre du fumier ». Il va se retrousser les manches. Patience, engagement et aussi confiance : « Peut-être donnera-t-il du fruit à l’avenir ». Par ce long chemin de discernement, le vigneron joue sa dernière carte devant son maître, il essaie par tous les moyens possibles d’offrir une opportunité, une possibilité pour le changement, « peut-être ». Tout peut arriver, il veut prendre ce risque.

Et si malgré tous ces efforts le figuier s’obstine à ne pas donner de fruits, alors il demande à son maître : « Tu le couperas ». Quelle belle image pour notre temps de Carême.

Nous sommes déjà au troisième dimanche, que devons-nous faire encore ? Est-il encore nécessaire de « bêcher, mettre du fumier » afin de fleurir, de porter du fruit, de renaître ? Quelle est ma dernière carte à jouer ? Comment obtenir la patience, l’engagement et la confiance ?

« Maître donne-nous encore un peu temps ! »

Juan Gustavo PEZ, CMF

Narbonne