Méditation du 3ème Dimanche de Pâques par la paroisse Saint-Roch-en-Cabardès
En ce temps-là, les disciples qui rentraient d’Emmaüs racontaient aux onze Apôtres et à leurs compagnons ce qu'il s’était passé sur la route, et comment le Seigneur s’était fait reconnaître par eux à la fraction du pain. L’eucharistie, la messe, un lieu privilégié de la rencontre du Christ. Et pourquoi ces pensées qui surgissent dans votre cœur ? Voyez mes mains et mes pieds : c’est bien moi ! Touchez-moi, regardez : un esprit n’a pas de chair ni d’os comme vous constatez que j’en ai.
Pour les disciples comme pour nous, une distance s’opère entre la foi apprise et l’expérience « vécue ». Quand se vérifie devant eux ce qu’ils viennent pourtant d’annoncer, c’est la stupeur. Le passage de la peur à la foi, une foi qui ne se déclare pas d’un seul coup, mais qui connaît des étapes, une maturation. N’en est-il, pas ainsi chaque fois que Dieu donne et se donne. Une méfiance primitive devant un amour trop fort pour nous. La résurrection de Jésus n’est pas, pour eux, une preuve de sa divinité, comme on l’a dit trop souvent, mais une épreuve de la foi, parce qu’elle est le don le plus haut de l’amour. La résurrection est la pierre de touche de la foi. Croire à la mort ou croire à la vie, tel est le dilemme qui nous est proposé. Croire en Dieu comme en celui qui sauve ou comme en celui qui perd.
Avec Jésus ressuscité, l’Écriture tout entière est accomplie. Dans la résurrection du Christ, nous avons la bonne nouvelle de la fin heureuse de l’aventure humaine. pour rejoindre le Christ, car tout nous a été donné en lui. Il nous reste à nous l’approprier. C’est à partir du Christ et de sa Pâque qu’il faut relire l’ensemble de la Bible.. La Pâque du Christ apparaît comme le sommet d’une révélation qui cheminait depuis le commencement dans l’histoire des hommes.
« Il fallait que s’accomplisse tout ce qui a été écrit de moi », le « il fallait » peut apparaitre choquant ! Mais alors qu’est-ce que ce Dieu qui aime la souffrance et la mort, un Dieu qui se venge ou du moins punit ? Pire, un Dieu qui ferait payer un innocent à la place des coupables. En Jésus Dieu se met dans la situation de celui qu’on exploite, de celui qu’on sacrifie, de celui qu’on tue. Jésus donne sa vie et passe par la mort parce que nous mettons nous-mêmes à mort nos frères, de diverses manières. En les diminuant pour notre propre promotion, en les dominant pour nous prouver notre importance, en les utilisant comme des objets pour assurer notre prospérité, en les chargeant de la responsabilité de nos maux pour nous rassurer sur notre compte. C’est bien ce qui était annoncé par l’Écriture : les souffrances du Messie, sa résurrection d’entre les morts le troisième jour, et la conversion proclamée en son nom pour le pardon des péchés ».
Se convertir, c’est prendre conscience de nos comportements homicides, au sens large. Et c’est passé de ces comportements à des attitudes d’amour, des attitudes créatrices en faveur de nos frères. Nous pouvons le faire parce que nous avons reconnu que nous sommes nous-mêmes l’objet de l’amour et du pardon de Dieu. Il nous a aimés le premier. Ensuite, Jésus mange avec les disciples et nous offre son repas eucharistique. Il explique les Écritures en montrant comment elles le concernaient. Nous l’écoutons à notre tour dans la liturgie de la Parole. À chaque rencontre avec eux, Jésus envoie les apôtres en mission, il fait de même pour nous tous les dimanches.