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Méditation de l'Évangile du 5ème dimanche du Temps Pascal - Jn 15: 1-8
« Moi, je suis la vraie vigne, et mon Père est le vigneron », dit Jésus.
Je suis dit Jésus ; et nous savons que chez st Jean, ce verbe est fort. Il nous rappelle le nom que Dieu se donne dans l'épisode du buisson ardent où il se fait connaître à Moïse. Et Jésus, dans un débat avec les juifs a dit aussi : « Avant qu'Abraham fût, moi, je suis. » (Jn 8,58). Jésus revendique sa divinité à l'égal du Père qui est le vigneron, c'est-à-dire le maître, celui qui décide, celui qui agit, qui sait ce qui est bien et bon pour les sarments. Jésus reste dans la dépendance par rapport au Père dans cette image de la vigne. Il le sera de façon plus évidente encore dans sa passion : « non pas ce que je veux mais ce que tu veux ».
Nous, par le baptême, nous sommes devenus membres du Corps de Christ, frères ou sœurs de Jésus, enfants de Dieu notre Père. Notre attitude intérieure est-elle semblable à celle de Jésus ? Notre rang de fils ou de fille de Dieu, le vivons-nous dans l'amour filial, en liberté et obéissance à la fois, par amour ? Devant les difficultés de la vie, du moment présent avec la pandémie et ses conséquences, restons-nous dans la confiance au Père pour dire comme Charles de Foucault : Mon Père, je m'abandonne à toi, fais de moi ce qu'il te plaira...
« ...Et vous, vous êtes les sarments » ajoute Jésus. Lui est unique comme le Père. Nous, nous sommes communauté car le cep porte plusieurs sarments. Nous connaissons bien cela puisque nous vivons au milieu des vignes dans l'Aude. Et l'épisode de gel nous a fait tourner les yeux vers cette réalité, même si le Lauragais est quant à lui porteur de céréales et nos montagnes favorables à l'élevage. Nous sommes communauté. On n'est pas chrétien tout seul. Avec quelle communauté suis-je réellement en lien et engagé ? Ne sommes-nous pas comme ces papillons qui vont de fleur en fleur cherchant ce qui leur plaît, au gré des fantaisies ? Relisons peut-être les conclusions du synode diocésain de 2007 revisité en 2017 et la dernière lettre pastorale de notre évêque.
« Celui qui demeure en moi et en qui je demeure, celui-là porte beaucoup de fruit ». Demeurer en Jésus, connaître sa Parole, la prier, la célébrer, en vivre dans le concret de notre vie, être disciple qui se laisse enseigner, conduire. Quelle part de mon temps est consacrée chaque jour à cette relation d'amour avec Jésus, avec son Père et notre Père, dans l'Esprit Saint ? Demeurer en Jésus pour porter du fruit, beaucoup de fruit, insiste Jésus, des fruits d'amour, de fraternité, de solidarité et de paix. Il nous donne sa vie pour que nous vivions dans l'amour car Dieu est Amour.
Mr l'Abbé Paul Delpech
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